L'Âme étrangère (Maupassant)

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L'Âme étrangère
1894
Résumé du roman
L'original se lit en 43 minutes
Micro-résumé
Après de multiples trahisons, un riche héritier quitta sa maîtresse courtisane. Pour l'oublier, il se rendit dans une ville d'eau où il intégra la haute société et fut invité à rencontrer une veuve.

Résumé très court

France, fin du XIXe siècle. Robert Mariolle arriva à Aix-les-Bains pour oublier sa rupture avec Henriette Lambel, sa maîtresse depuis trois ans.

🧔🏼
Robert Mariolle — homme d'environ 35 ans, grand, mince, cheveux blonds clairsemés, moustache tortillée, œil bleu clair, riche héritier parisien, amateur d'art, vient de rompre avec sa maîtresse.

Fils d'un ancien ministre devenu banquier, Robert avait hérité d'une immense fortune. Il s'était épris d'Henriette, une courtisane discrète qui simulait la vie conjugale. Après l'avoir surprise en flagrant délit d'infidélité, il la quitta mais la reprit deux mois plus tard. Elle le supplia dans la rue:

Je vous aime, dit-elle. Si je vous ai trompé, c'est que je suis une fille... J'étais payée, ce n'est point la même chose.

Il céda et vécut encore deux ans avec elle, découvrant deux autres trahisons. La dernière fut la plus cruelle: elle lui avait fait prêter de l'argent à une entremetteuse qui facilitait ses rendez-vous secrets. Cette fois, il rompit définitivement.

Au casino d'Aix, Robert retrouva son ami le comte de Lucette et fut présenté à la princesse de Guerche qui l'invita à une excursion à la Chambotte. Il devait y rencontrer la comtesse Mosska, une belle Roumaine veuve. Le manuscrit s'interrompt alors qu'il se réveille dans sa chambre d'hôtel.

Résumé détaillé

La division en sections est éditoriale.

Arrivée à Aix et rencontre avec la société mondaine

Un soir au casino d'Aix-les-Bains, la salle de jeu était encore peu fréquentée car une comédie d'Henry Meilhac se jouait pour la première fois au théâtre du nouveau casino. Seuls quelques habitués entouraient les quatre tables de jeu, tandis que le reste de la grande pièce demeurait vide. Un homme se présenta pour entrer dans l'établissement.

Il avait cette allure aisée des garçons élevés dans les habitudes élégantes de la vie riche et parisienne. L'huissier à chaîne le reconnut poliment quand Mariolle déclina son nom et confirma qu'il avait été inscrit dans la journée. Dans la seconde salle, une voix l'appela.

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Comte de Lucette — homme d'environ 40 ans, petite taille, légèrement obèse, célibataire riche et insouciant, ami de Mariolle, figure grasse et rasée avec favoris.

C'était un aimable célibataire qui passait ses jours à aller où tout le monde va et à faire ce que tout le monde fait. Il s'enquit immédiatement de l'état du cœur de son ami. Mariolle lui répondit que tout allait bien, que c'était fini. Il était venu à Aix pour changer d'air après sa rupture. Lucette lui fit alors un tableau coloré de cette ville de douches et de casinos où se mélangent princes détrônés et rastaquouères, mondaines et drôlesses.

Malgré ce bavardage amusant, l'œil bleu de Mariolle semblait terni par une pensée péniblement chassée. Soudain, il demanda à son ami s'il connaissait la dernière crasse que lui avait faite Henriette.

Elle m'a fait prêter de l'argent à une marchande à la toilette chez qui elle avait des rendez-vous... tout un roman imbécile combiné dans une tête de fille.

L'histoire d'amour avec Henriette

Lucette éclata de rire en entendant cette histoire, trouvant le tour délicieux. Pour se soulager, Mariolle raconta alors toute sa liaison, comme s'il voulait chasser de lui ce souvenir douloureux. Son père, ancien ministre devenu directeur d'une grande banque, était mort en lui laissant plus de cinq cent mille francs de rente et le conseil de passer sa vie à ne rien faire et à se moquer des autres.

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Père Mariolle — père de Robert, ancien député et ministre, directeur de banque, financier sceptique et roublard, décédé, a laissé une grosse fortune à son fils.

À l'école de ce vieux finaud, Robert était devenu un de ces élégants jeunes hommes pour qui l'existence n'avait plus de secrets à trente ans. Sans famille et sans passions vives, il avait d'abord développé un goût pour les tableaux et objets d'art, devenant un amateur éclairé qui encourageait les tendances artistiques à la mode. Puis il avait perdu cette ardeur, reconnaissant que tout le monde se trompait en matière d'esthétique comme en autre chose.

C'est alors qu'il rencontra, dans un souper, la maîtresse d'un de ses amis. Elle lui plut tout de suite par son charme discret, plus pénétrant qu'apparent.

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Henriette (Henriette Lambel) — ancienne maîtresse de Mariolle, courtisane, femme mince aux manières délicates, charme discret mais trompeur, l'a quitté après trois ans de liaison.

C'était une de ces adroites femmes qui savent donner des joies domestiques aux célibataires... et qui gardent la spécialité de faire payer fort cher.

Robert s'éprit d'elle, lui fit sa cour et écrivit sa tendresse. Connaissant sa fortune, elle le fit attendre puis céda, l'installant dans un faux adultère. Quand elle fut sûre de se l'être attaché, elle déclara qu'elle devait rompre avec l'un ou l'autre de ses amants. Mariolle la prit, et elle se sépara habilement de celui qui payait ses faveurs auparavant.

Il se plut chez elle, y logea peu à peu son désœuvrement, y emménagea sa vie... près d'elle il goûta la jouissance rare d'avoir une sorte d'esclave d'amour.

Il prit l'habitude d'y dîner tous les soirs, y reçut des amis, organisa de petites fêtes. Près d'elle il goûtait le bonheur d'avoir une compagne charmante, complaisante et dévouée. Il fallut un flagrant délit imprévu pour le convaincre qu'il était trompé. Un duel eut lieu, il fut blessé légèrement et recommença son ancienne vie. Mais après deux mois d'une existence qui lui parut odieuse, il rencontra Henriette dans la rue.

Elle vint à lui, émue d'audace et de timidité, déclarant qu'elle l'aimait et que si elle l'avait trompé, c'était parce qu'elle était une fille. L'explication dura deux heures sur le trottoir. Elle pleura de vraies larmes, car elle l'aimait à sa façon. Il fut touché, la consola et la reprit. Il modifia cependant son existence, vivant avec elle de manière plus étroite et réservée.

Il vivait depuis deux ans dans le contact incessant de cette chair caressante, et la nostalgie des habitudes prises... lui fit des nuits troublées.

Une lettre surprise un matin entre les mains de la femme de chambre lui révéla le nom d'un nouveau rival. Il jugea qu'il serait naïf de se battre une seconde fois et la quitta simplement. Mais la nostalgie des habitudes prises lui fit pendant trois mois des nuits troublées et des jours inquiets. Elle lui écrivit, il résista six semaines puis se rendit à ses prières. Quelques jours plus tard, ils vivaient ensemble de nouveau. Cela dura encore un an.

Soirée avec l'aristocratie et invitation à l'excursion

Après avoir terminé son récit, Mariolle fut distrait par l'entrée d'une foule. Le spectacle finissait et le public qui se couche tard envahissait les salles de jeu. Des cocottes légendaires, les sœurs Delabarbe, Rosalie Durdent, la grande Marie Bonnefoy arrivaient en tenue de chasse. Des femmes du monde aussi apparaissaient escortées de gentlemen : la princesse de Guerche, la marquise Epilati, lady Wormsbury et Mrs. Filds.

Soudain, une nouvelle figure parut, une brune aux cheveux noirs épais qui semblaient couronner une femme avec de la nuit. De stature moyenne, elle avait une démarche souple et cette allure de beauté agressive qui jette des défis à tous les yeux. Mariolle la trouva jolie.

👩🏻‍🦱
Comtesse Mosska — jeune veuve roumaine, brune aux cheveux noirs épais, taille moyenne, poitrine pleine, démarche souple, beauté agressive, veuve depuis 18 mois.

Lucette proposa de le présenter à cette comtesse Mosska, une Roumaine. Ils entamèrent alors une discussion sur les préférences en matière de beauté féminine, Mariolle avouant n'avoir jamais été bien séduit par les brunes, préférant les cheveux châtains ou blonds. Plusieurs hommes les ayant aperçus s'approchèrent pour saluer Mariolle.

🤴🏻
Marquis Pimperani — italien très noble, ruiné, coureur de villes d'eaux.

L'un d'eux, un Italien très noble et ruiné, lui demanda s'il connaissait la princesse de Guerche. Mariolle répondit qu'il chassait et dînait même parfois chez elle. L'homme l'invita alors à venir la saluer.

👩🏻‍🦰
Princesse de Guerche — femme d'environ 30 ans, petite et maigre, allure masculine, passionnée de chasse et d'équitation, cheveux châtains, yeux bleus, épouse d'un député érudit.

La princesse était une petite femme maigre, vêtue de façon masculine, qui faisait une cure sérieuse après avoir pris des rhumatismes dans les chasses à courre. Elle ne jouait jamais et venait au casino en spectatrice. Quand elle aperçut Mariolle, elle lui offrit amicalement la main et le présenta à Mrs. Filds.

👱🏻‍♀️
Mrs. Filds — belle américaine blonde, cheveux lourds comme une moisson, célèbre dans toutes les capitales, rivale de lady Wormsbury.

La belle Américaine était célèbre dans toutes les capitales pour sa chevelure ensoleillée et lourde comme une moisson. La princesse proposa à Mariolle de faire une excursion le lendemain à la Chambotte. Il accepta avec bonheur, ravi de cette invitation qui le faisait entrer plus intimement dans ce monde aristocratique. Le rendez-vous fut fixé à dix heures devant l'Hôtel des Souverains.

Ils passèrent ensuite dans la longue galerie vitrée pour prendre le thé. Là, une conversation mondaine commença, révélant la bizarre franc-maçonnerie de cette haute classe internationale sans patrie. Mariolle écoutait avec curiosité, un peu dépaysé au milieu de cette élite aristocratique qui se connaissait et se retrouvait partout en Europe.

Variante du dialogue et début du chapitre II

Avec les femmes, les plus fins sont des imbéciles... Mon cher, quand on les aime, elles deviennent généralement des rosses.

Dans une variante du dialogue, Mariolle expliquait plus longuement à Lucette la nature de son attachement à Henriette. Il prétendait ne l'avoir jamais aimée mais avoir subi un attrait qu'il détestait, contre lequel il ne pouvait se défendre. Élevé dans un monde corrompu par son père sceptique, il avait développé un goût pour la rosserie humaine tout en gardant une certaine droiture qui lui faisait mépriser ce qu'il aimait.

Le lendemain matin, Robert Mariolle fut réveillé tôt par une rumeur de mouvement dans l'hôtel. Une inondation de soleil faisait de sa chambre une petite cuve de lumière si vive qu'il ne put rester couché. Il sortit et suivit le couloir étroit dont les portes semblaient gardées par des chaussures fraîchement cirées qui racontaient la condition sociale de leurs propriétaires. Dans l'escalier, il dut s'arrêter pour laisser passer des chaises à porteurs transportant des malades vers les douches. L'œuvre s'interrompt là, inachevée.

Il se félicitait pourtant de l'avoir enfin lâchée... 'Cristi, quelle chance que ce soit fini !' mais la crise revenait à la même heure, faite de souvenirs et de désirs.