La malédiction de l’or (Maurois)

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La malédiction de l’or
Résumé de la nouvelle
L'original se lit en 17 minutes
Micro-résumé
Des industriels français exilés cachaient leur fortune dans une malle d'hôtel. Ils montaient la garde jour et nuit pour éviter les impôts. L'épouse mourut, puis le mari décéda seul sur sa malle.

Résumé très court

New York, années 1940. Dans un restaurant français, un narrateur reconnut un vieil homme qu'il avait connu à Paris avant-guerre.

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Le Narrateur — narrateur; homme cultivé, habitué du restaurant new-yorkais, connaît Paris d'avant-guerre, observateur et curieux.

Il s'agissait de monsieur Bordacq, un industriel français obsédé par les placements sûrs.

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Monsieur Bordacq — industriel français, près de 80 ans, petit vieillard au visage triste et fin, obsédé par l'argent et les placements sûrs, cultivé.

Le patron révéla que les époux Bordacq ne se voyaient jamais : lui déjeunait seul, elle dînait seule. Intrigué, le narrateur rendit visite au couple. Les Bordacq lui expliquèrent qu'ils avaient fui la France avec leur fortune en or, puis l'avaient convertie en dollars qu'ils gardaient dans une malle noire dans leur chambre d'hôtel. Pour éviter les impôts et protéger leur trésor, ils montaient la garde à tour de rôle, ne sortant jamais ensemble. Après la mort de madame Bordacq, son mari ne quitta plus jamais la chambre, vivant reclus avec sa malle. Quelques jours plus tard, le narrateur lut dans le journal que Bordacq était mort.

On l'avait trouvé mort, le matin, couché sur sa malle noire... La mort était naturelle, le trésor intact.

Résumé détaillé

Le découpage en sections est éditorial.

Découverte du mystérieux Bordacq au Serpent dor

Dans un restaurant new-yorkais appelé Le Serpent d'or, un habitué remarqua un petit vieillard qui mangeait seul un steak saignant. L'homme au visage triste et fin lui semblait familier. Il interrogea le patron sur l'identité de ce client solitaire.

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Monsieur Robert — patron du restaurant Le Serpent d'or, Périgourdin actif et adroit, a transformé une cave étroite en repaire de gourmets.

Le patron lui apprit qu'il s'agissait de monsieur Bordacq, un industriel français qui venait déjeuner tous les jours. Il révéla un détail étrange : Bordacq et sa femme ne se voyaient jamais au restaurant - lui venait déjeuner seul, elle venait dîner seule le soir, comme s'ils évitaient de se rencontrer.

Souvenirs parisiens : la quête dune valeur sûre avant la guerre

Le narrateur se souvint avoir connu Bordacq à Paris entre les deux guerres, chez l'auteur dramatique Fabert. Les deux hommes partageaient la même obsession des placements sûrs et la terreur de perdre leur fortune. Vers 1923, Bordacq était affolé par la baisse du franc et craignait de se retrouver ruiné après quarante ans de travail.

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Fabert — auteur dramatique parisien, ami de Bordacq, partage sa passion pour les placements sûrs et la peur de perdre sa fortune.

Il y a une valeur stable, et une seule : c'est l'or... Transformez en or tout ce que vous possédez et dormez sur les deux oreilles.

Fabert avait conseillé à Bordacq d'abord d'investir en livres sterling, puis en or. Les Bordacq avaient suivi ces conseils et goûté le plaisir de contempler leurs lingots dans un coffre-fort.

La malle au trésor : vie cloîtrée à lhôtel Delmonico

Le narrateur retrouva Bordacq et accepta son invitation à prendre le thé à l'hôtel Delmonico. Madame Bordacq se plaignait de leur exil forcé et de leur solitude. Son mari révéla alors leur secret : craignant les réquisitions d'or en France, ils avaient fait transporter clandestinement leur fortune aux États-Unis.

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Madame Bordacq — épouse de Bordacq, petite vieille bien propre en robe de soie noire à jabot de dentelles, exubérante et naïve, porte de belles perles.

Pour éviter les impôts américains, ils avaient converti leur or en dollars-papier et gardaient tout dans une malle noire ordinaire, dans leur chambre d'hôtel. Bordacq expliqua leur système de surveillance : ils ne sortaient jamais ensemble, l'un restant toujours pour garder la malle, un revolver à portée de main.

Jamais ensemble ! ...il y a toujours l'un de nous deux dans l'appartement... Ainsi la malle n'est jamais seule. Vous comprenez ?

Le narrateur tenta de les raisonner, ne comprenant pas pourquoi ils se condamnaient à une vie misérable pour éviter de payer des impôts. Bordacq refusa catégoriquement de céder une partie de l'argent qu'il avait eu tant de mal à gagner. Même leur chien Ferdinand devait être promené à tour de rôle pour maintenir la surveillance.

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Ferdinand — beau caniche des Bordacq, d'une sagesse surprenante, toujours couché dans un coin du salon, doit être promené trois fois par jour.

Peurs fiscales et rêves dévasion sud-américaine

Lors de dîners avec madame Bordacq, le narrateur découvrit leurs nouvelles angoisses. Ils craignaient que le gouvernement américain rappelle tous les billets pour les échanger, ce qui les forcerait à déclarer leur fortune non déclarée en 1943. Bordacq envisageait de devenir citoyen d'une république sud-américaine sans impôt sur le revenu.

Tous les pays se font brigands de grand chemin... Nous sommes volés comme au coin d'un bois, mon cher Monsieur, comme au coin d'un bois.

Bordacq se plaignait amèrement de l'époque, regrettant de ne pas avoir vécu au XIXe siècle sans inquisition fiscale. Il évoquait même ses biens cachés en Angleterre, soumis à des droits de sortie confiscatoires.

La mort de Mme Bordacq et la surveillance sans relâche de la malle

Un an plus tard, le narrateur apprit la mort de madame Bordacq d'une maladie de cœur. Il rendit visite à son mari, qu'il trouva pâle et amaigri. Bordacq avait pris le parti de ne plus sortir du tout, faisant monter tous ses repas dans sa chambre pour ne jamais quitter la malle des yeux.

J'ai pris le parti de ne plus sortir du tout... J'ai donc donné l'ordre que tous mes repas fussent montés dans ma chambre...

Bordacq prétendait éprouver un merveilleux sentiment de sécurité dans cette claustration totale. Seul Ferdinand posait encore un problème : un chasseur de l'hôtel acceptait de le promener moyennant rétribution.

Fin solitaire de M. Bordacq et sort dérisoire de la fortune

Quelques jours plus tard, le narrateur lut dans le New York Times la mort de Bordacq. On l'avait trouvé couché sur sa malle noire, enveloppé dans une couverture. La mort était naturelle, le trésor intact. Ferdinand fut donné à la fourrière, personne ne le réclamant.

S'il n'y a pas d'héritiers, il deviendra la propriété du gouvernement américain. — C'est une belle fin, dis-je.