La peste (Camus)
Résumé court
Oran, Algérie française, années 1940. Au printemps, des rats commencèrent à mourir en masse dans la ville. Le docteur Bernard Rieux découvrit le premier rat mort sur son palier.
Rapidement, les habitants commencèrent à tomber malades d'une fièvre mystérieuse accompagnée de bubons. Les autorités finirent par reconnaître qu'il s'agissait de la peste et fermèrent hermétiquement la ville. Les citoyens se retrouvèrent séparés de leurs proches restés à l'extérieur.
Rieux forma des équipes sanitaires avec Jean Tarrou, un mystérieux voyageur, Raymond Rambert, un journaliste parisien bloqué dans la ville, et Joseph Grand, un modeste employé municipal. Le Père Paneloux prêcha que la peste était un châtiment divin.
L'épidémie s'aggrava pendant l'été et l'automne. Les morts se comptaient par centaines chaque semaine. Les hôpitaux débordaient, les familles étaient séparées, et la ville sombra dans un climat de terreur et de désespoir. Rambert tenta plusieurs fois de s'évader pour retrouver sa femme.
Lors de l'agonie d'un enfant malgré le nouveau sérum, Rieux s'emporta contre Paneloux.
Ah ! celui-là, au moins, était innocent, vous le savez bien !
En janvier, la peste commença enfin à reculer. Les statistiques baissèrent progressivement. Mais Tarrou tomba malade et mourut malgré les soins de Rieux. Le docteur apprit aussi la mort de sa propre épouse, hospitalisée dans un sanatorium.
En février, les autorités annoncèrent la fin de l'épidémie et rouvrirent les portes de la ville. Les habitants célébrèrent leur libération dans une explosion de joie. Rambert retrouva sa femme, mais Rieux resta marqué par cette épreuve qui avait révélé à la fois la grandeur et la misère humaines.
Résumé détaillé par parties
Les titres des parties sont éditoriaux.
Partie 1. Lapparition de la peste et les premiers signes
En avril 194., dans la ville d'Oran en Algérie française, le docteur Bernard Rieux découvrit un rat mort sur le palier de son immeuble. Cette découverte anodine marqua le début d'une tragédie qui allait bouleverser la vie de tous les habitants. Le concierge, M. Michel, refusa d'admettre la présence de rats dans l'immeuble, mais bientôt des dizaines, puis des centaines de rongeurs moururent dans les rues.
Les autorités organisèrent la collecte des cadavres de rats, mais le phénomène s'aggrava rapidement. Puis les premiers humains commencèrent à tomber malades. M. Michel, le concierge, fut parmi les premières victimes, développant de la fièvre et des bubons douloureux. Malgré les soins de Rieux, il mourut rapidement. D'autres cas similaires se multiplièrent dans la ville.
Le vieux médecin Castel évoqua ses souvenirs de Chine et de Paris, suggérant qu'il s'agissait de la peste. Rieux résista d'abord à cette hypothèse, mais les symptômes ne trompaient pas. Les autorités hésitèrent longtemps avant de reconnaître officiellement l'épidémie. Finalement, devant l'évidence des faits et l'augmentation du nombre de victimes, la préfecture déclara l'état de peste et ordonna la fermeture de la ville.
Partie 2. La fermeture de la ville et la séparation
Nous étions tous dans la peste... et il fallait s'en arranger. C'est ainsi qu'un sentiment aussi individuel que celui de la séparation devint soudain celui de tout un peuple.
La fermeture brutale d'Oran sépara de nombreuses familles et couples. Le journaliste parisien Raymond Rambert se retrouva prisonnier de la ville, loin de sa femme. Il multiplia les démarches administratives pour obtenir un laissez-passer, mais se heurta à la bureaucratie et aux refus. Désespéré, il envisagea des moyens illégaux pour s'évader.
Jean Tarrou, un homme mystérieux récemment arrivé à Oran, proposa à Rieux d'organiser des formations sanitaires volontaires pour lutter contre l'épidémie. L'employé de mairie Joseph Grand accepta de les aider dans ce travail, malgré sa modestie et ses préoccupations personnelles concernant un roman qu'il écrivait depuis des années.
Le Père Paneloux prononça un prêche retentissant dans lequel il présenta la peste comme un châtiment divin pour les péchés des habitants. Pendant ce temps, Cottard, un petit représentant en vins, semblait étrangement satisfait de la situation, trouvant dans le malheur collectif une forme de réconfort personnel.
Les communications avec l'extérieur furent coupées, ne laissant que les télégrammes pour maintenir un lien ténu avec le monde. Les habitants découvrirent progressivement l'ampleur de leur isolement et commencèrent à s'adapter à cette nouvelle réalité.
Partie 3. Lapogée de lépidémie et ladaptation forcée
L'été apporta une chaleur accablante qui favorisa la propagation de la maladie. La peste atteignit son paroxysme avec plusieurs centaines de morts par semaine. Les hôpitaux débordèrent, obligeant les autorités à réquisitionner des écoles et à organiser des camps de quarantaine. Les enterrements furent rationalisés, puis les corps furent incinérés dans des fours crématoires.
La peste avait enlevé à tous le pouvoir de l'amour et même de l'amitié. Car l'amour demande un peu d'avenir, et il n'y avait plus pour nous que des instants.
Les habitants s'habituèrent progressivement à cette existence marquée par la mort quotidienne. Ils développèrent une forme de résignation et d'indifférence qui leur permettait de survivre psychologiquement. Les séparés cessèrent peu à peu de souffrir activement de l'absence de leurs proches, sombrant dans une sorte d'engourdissement émotionnel.
Rambert, qui avait d'abord tout tenté pour fuir la ville, finit par renoncer à ses projets d'évasion. Au moment où une filière clandestine lui offrait enfin la possibilité de s'échapper, il choisit de rester et de rejoindre les équipes sanitaires. Il comprit qu'il ne pouvait plus se contenter de son bonheur personnel face au malheur collectif.
Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur... Mais il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul.
Grand tomba gravement malade mais guérit miraculeusement, marquant les premiers signes d'un possible recul de l'épidémie. Le vieil asthmatique que soignait Rieux continuait ses activités quotidiennes avec une philosophie détachée, incarnant une forme de sagesse face à l'adversité.
Les autorités maintinrent leurs efforts d'organisation malgré l'épuisement général. Les formations sanitaires de Tarrou continuèrent leur travail, aidées par des volontaires comme le Père Paneloux qui avait évolué dans sa conception de la maladie après avoir assisté à l'agonie d'un enfant.
Partie 4. Les derniers développements et la résistance
L'automne apporta les premiers signes d'espoir. Le nombre de victimes commença à diminuer lentement mais régulièrement. Le sérum préparé par Castel montra quelques succès, bien que limités. Cependant, la peste développa de nouvelles formes, notamment pulmonaires, qui se révélèrent particulièrement contagieuses et mortelles.
Le Père Paneloux prononça un second prêche, plus nuancé que le premier, dans lequel il questionna le sens de la souffrance innocente. Peu après, il tomba malade d'une forme atypique de la peste et mourut en refusant les soins médicaux, fidèle à sa conception mystique de l'épreuve.
Ce n'est pas une question de vocabulaire, c'est une question de temps... Il s'agit d'honnêteté. C'est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c'est l'honnêteté.
Tarrou révéla à Rieux son passé et sa philosophie personnelle lors d'une longue conversation nocturne. Il expliqua comment il avait renoncé à toute forme de violence après avoir assisté à une exécution capitale dans sa jeunesse. Les deux hommes scellèrent leur amitié en prenant un bain de mer nocturne, moment de paix et de communion humaine au cœur de l'épidémie.
Le juge d'instruction M. Othon perdit son fils, victime de la peste malgré les efforts désespérés de Rieux et de ses collègues. Cette mort d'enfant marqua profondément tous ceux qui y assistèrent et renforça la détermination des soignants.
Partie 5. La fin de la peste et le retour à la vie
En janvier, la peste recula définitivement. Les statistiques confirmèrent la fin de l'épidémie et les autorités annoncèrent la prochaine réouverture des portes de la ville. Cependant, Tarrou tomba malade et mourut malgré les soins de Rieux et de sa mère, dans un ultime combat contre le fléau. Rieux apprit également la mort de sa propre épouse, survenue dans un sanatorium.
Les portes s'ouvrirent enfin en février. La population célébra sa libération avec une joie délirante. Les séparés se retrouvèrent, les trains et les bateaux reprirent leur service. Cottard, qui avait profité de la situation exceptionnelle, fut arrêté violemment par la police. Rambert retrouva sa femme, mais découvrit que l'épreuve les avait tous changés.
Rieux révéla qu'il était le narrateur de cette chronique. Il avait voulu témoigner de l'expérience collective de ses concitoyens face au fléau. Dans ses réflexions finales, il souligna que la lutte avait révélé ce qu'il y avait de meilleur en l'homme.
Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
Le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais... et que, peut-être, le jour viendrait où... la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.