Le Bonheur (Maupassant)

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Le Bonheur
1884
Résumé de la nouvelle
L'original se lit en 12 minutes
Micro-résumé
Au crépuscule en bord de mer, un vieil hôte raconta qu’il avait, lors d’un voyage en Corse, découvert une aristocrate isolée devenue paysanne et son mari sourd. Ils vécurent heureux sans regret.

Résumé court

Côte méditerranéenne française, fin du XIXe siècle. Dans une villa dominant la mer, des invités discutaient de l'amour au crépuscule. Soudain, la Corse apparut à l'horizon. Un vieux monsieur prit alors la parole pour raconter une histoire survenue cinq ans auparavant.

👴🏻
Le vieux monsieur — narrateur de l'histoire enchâssée, homme âgé qui raconte son voyage en Corse d'il y a cinq ans, voyageur cultivé.

Il avait voyagé en Corse et découvert une chaumière isolée dans un vallon. Une vieille femme l'accueillit avec son mari sourd de quatre-vingt-deux ans.

👵🏻
Suzanne de Sirmont — femme âgée d'environ 70 ans, ancienne aristocrate lorraine, vieille, sévère et propre, devenue paysanne par amour.
👨🏻‍🦳
L'ancien soldat — homme de 82 ans, sourd, ancien sous-officier de hussards, fils de paysans, mari de Suzanne depuis cinquante ans.

Le voyageur découvrit que la femme était Suzanne de Sirmont, aristocrate lorraine qui s'était enfuie cinquante ans plus tôt avec un simple soldat. Elle avait tout abandonné pour lui.

— Avez-vous été heureuse au moins ? Elle répondit, avec une voix qui venait du cœur : — Oh ! oui, très heureuse. Il m'a rendue très heureuse. Je n'ai jamais rien regretté.

Résumé détaillé

Division en chapitres éditoriale.

Discussion sur lamour et apparition de la Corse

C'était l'heure du thé dans une villa qui dominait la Méditerranée. Le soleil avait disparu, laissant le ciel rose et la mer lisse comme une plaque de métal poli. Les invités étaient réunis dans le petit salon pour discuter.

👨🏻
Le narrateur principal — narrateur de l'histoire-cadre, homme présent lors de la conversation sur l'amour dans la villa, observateur attentif.

On parlait de l'amour, on discutait ce vieux sujet... et ce mot : « amour », qui revenait sans cesse... paraissait emplir le petit salon, y voltiger comme un oiseau, y planer comme un esprit.

La question était de savoir si l'on pouvait aimer plusieurs années de suite. Les uns prétendaient que oui, les autres affirmaient que non. Tous semblaient émus par ce sujet banal mais souverain. Soudain, quelqu'un s'écria en regardant au loin sur la mer : une masse grise et énorme surgissait à l'horizon. C'était la Corse qui apparaissait dans des conditions atmosphériques exceptionnelles.

Cette brusque apparition troubla et effraya presque les spectateurs. Alors un vieux monsieur prit la parole.

Voyage en Corse et rencontre du vieux couple

Il déclara avoir connu dans cette île un exemple admirable d'amour constant et invraisemblablement heureux. Cinq ans auparavant, il avait voyagé en Corse, cette île sauvage plus inconnue que l'Amérique. Il décrivit un monde en chaos, fait de montagnes séparées par des ravins étroits, sans plaines, couvert de maquis et de forêts. C'était un sol vierge, inculte, désert, où l'on apercevait parfois un village au sommet d'un mont.

Pendant un mois, il avait erré à travers cette île magnifique, gagnant par des sentiers les hameaux accrochés aux flancs des montagnes. Il frappait aux portes, demandait un abri pour la nuit, s'asseyait à l'humble table et dormait sous l'humble toit. Un soir, après dix heures de marche, il atteignit une petite demeure au fond d'un étroit vallon qui se jetait à la mer.

La femme qui le reçut était vieille, sévère et propre. L'homme, assis sur une chaise de paille, se leva pour le saluer puis se rassit sans dire un mot. Sa compagne expliqua qu'il était sourd et avait quatre-vingt-deux ans. Elle parlait le français de France, ce qui surprit le voyageur. Elle révéla qu'ils n'étaient pas corses mais des continentaux qui habitaient là depuis cinquante ans.

Reconnaissance de Suzanne et son histoire damour

Une sensation d'angoisse et de peur me saisit à la pensée de ces cinquante années écoulées dans ce trou sombre, si loin des villes où vivent les hommes.

Après le repas, le voyageur s'assit devant la porte, le cœur serré par la mélancolie du paysage. La vieille femme le rejoignit et lui demanda s'il venait de France. Apprenant qu'il était de Nancy, elle manifesta une émotion extraordinaire. Elle s'enquit de diverses familles de Nancy qu'elle connaissait. Quand il mentionna que le dernier des Sirmont était devenu général, elle révéla en frémissant que c'était son frère.

Le voyageur se souvint alors du scandale qui avait éclaté jadis en Lorraine. Suzanne de Sirmont, jeune fille belle et riche, avait été enlevée par un sous-officier de hussards du régiment que commandait son père.

En montrant du regard le vieillard immobile sur le seuil, elle confirma que c'était lui. Le voyageur demanda si elle avait été heureuse, et elle répondit d'une voix qui venait du cœur qu'elle avait été très heureuse et n'avait jamais rien regretté.

Et je compris qu'elle l'aimait toujours, qu'elle le voyait encore avec ses yeux séduits.

Cette femme riche était devenue une paysanne, s'était pliée aux habitudes simples de son mari. Elle mangeait dans un plat de terre, couchait sur une paillasse à ses côtés. Elle n'avait jamais pensé qu'à lui, n'avait regretté ni les parures ni les élégances. Il avait été tout pour elle et avait empli de bonheur son existence d'un bout à l'autre.

Réflexions sur le bonheur et conclusion

Toute la nuit, en écoutant le souffle rauque du vieux soldat, le voyageur pensa à cette étrange aventure, à ce bonheur si complet fait de si peu. Il partit au soleil levant après avoir serré la main des deux vieux époux. Le conteur se tut.

👩🏻
La première femme commentatrice — femme présente lors de la conversation finale, critique envers Suzanne qu'elle juge sotte.
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La seconde femme commentatrice — femme présente lors de la conversation finale, plus compréhensive envers le bonheur de Suzanne.

— C'est égal, elle avait un idéal trop facile... Ce ne pouvait être qu'une sotte. Une autre prononça d'une voix lente : — Qu'importe ! elle fut heureuse.