Le Petit Prince (Saint-Exupéry)
Résumé très bref
Le désert du Sahara. Après une panne d'avion, le Narrateur se retrouva isolé. Tandis qu'il réparait son moteur, il rencontra un enfant étrange, le Petit Prince, venu d'une minuscule planète nommée astéroïde B 612.
Ce petit garçon curieux et pur avait quitté sa planète, où il prenait soin d'une rose unique. Dans son voyage, il visita d'autres astéroïdes habités par des personnages solitaires : un roi, un vaniteux, un buveur, un homme d'affaires, un allumeur de réverbère et un géographe.
Arrivé sur Terre, le Petit Prince fit la connaissance d'un renard qui lui apprit le sens profond de l'amitié par ces mots :
"Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux... C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante."
Comprenant enfin l'importance de sa rose unique, le Petit Prince voulut rentrer chez lui. Un soir, il fut mordu par un serpent pour pouvoir retrouver sa planète, laissant derrière lui son corps. L'Aviateur, depuis, regardait tristement les étoiles, espérant toujours le revoir.
Résumé détaillé
La division en sections est éditoriale.
La dédicace et la rencontre initiale
Le Petit Prince débuta par une dédicace à Léon Werth, un ami adulte de l'auteur. Bien qu'inhabituel de dédier un livre pour enfants à un adulte, l'auteur justifia son choix en expliquant que Werth était son meilleur ami, qu'il pouvait comprendre les livres pour enfants, et qu'il vivait dans une France où il souffrait de faim et de froid. Il corrigea finalement sa dédicace pour l'adresser à Léon Werth enfant.
"Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. (Mais peu d'entre elles s'en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace : À Léon Werth quand il était petit garçon."
L'histoire commença lorsque le narrateur, un aviateur, s'écrasa dans le désert du Sahara. Au premier matin, il fut réveillé par une petite voix lui demandant de dessiner un mouton. Surpris, il découvrit un petit garçon extraordinaire qui répéta sa demande.
Malgré son manque de talent en dessin, l'aviateur tenta de satisfaire cette étrange requête. Après plusieurs essais infructueux, il finit par dessiner une simple boîte, expliquant que le mouton était à l'intérieur. À sa grande surprise, le petit garçon fut enchanté par ce dessin, déclarant que c'était exactement ce qu'il voulait.
L'origine du petit prince et sa planète
Au fil des jours, l'aviateur apprit que le petit prince venait d'une minuscule planète, à peine plus grande qu'une maison. Il s'agissait de l'astéroïde B 612, découvert une fois par un astronome turc en 1909, mais dont personne n'avait cru l'existence à cause de son costume traditionnel. Ce n'est qu'en 1920, vêtu à l'européenne, que l'astronome put faire accepter sa découverte.
Sur sa petite planète, le petit prince possédait trois volcans, dont un éteint, qu'il ramonait régulièrement. Il s'occupait aussi d'arracher les pousses de baobabs, ces plantes dangereuses qui, si on les laissait grandir, pouvaient faire éclater sa planète avec leurs racines. Cette tâche quotidienne était essentielle.
"C'est une question de discipline, me disait plus tard le petit prince. Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète."
Le petit prince aimait particulièrement les couchers de soleil. Sur sa planète si petite, il lui suffisait de déplacer sa chaise de quelques pas pour voir le soleil se coucher autant de fois qu'il le souhaitait. Un jour, il avait vu quarante-trois couchers de soleil, révélant sa mélancolie, car comme il l'expliqua, on aime les couchers de soleil quand on est triste.
L'aviateur apprit également que le petit prince s'inquiétait pour son mouton, craignant qu'il ne mange sa fleur. Cette préoccupation révéla l'existence d'une fleur unique sur sa planète, pour laquelle il éprouvait un profond attachement. Quand l'aviateur suggéra que les épines des fleurs ne servaient à rien, le petit prince s'indigna, expliquant que les fleurs, malgré leur fragilité, se défendaient comme elles pouvaient.
"Si quelqu'un aime une fleur qui n'existe qu'à un exemplaire dans les millions d'étoiles, ça suffit pour qu'il soit heureux quand il les regarde. Il se dit : 'Ma fleur est là quelque part...'"
La rose et le départ
La fleur du petit prince était née d'une graine venue d'on ne sait où. Elle avait pris son temps pour se préparer, ajustant ses pétales un à un, et s'était finalement montrée un matin au lever du soleil. Malgré sa beauté, elle s'était révélée vaniteuse et exigeante, tourmentant le petit prince avec ses caprices.
Lassé de ses contradictions, le petit prince décida de quitter sa planète. Il profita d'une migration d'oiseaux sauvages pour s'évader. Avant son départ, il mit sa planète en ordre, ramona ses volcans et arracha les dernières pousses de baobabs. Quand il s'apprêta à protéger sa rose sous un globe, celle-ci, orgueilleuse mais émue, lui avoua son amour et refusa sa protection, préférant affronter les éléments et les chenilles pour connaître les papillons.
Les visites aux planètes
Le petit prince commença son voyage en visitant six planètes voisines. Sur la première vivait un roi solitaire qui prétendait régner sur tout l'univers. Il donnait uniquement des ordres raisonnables, affirmant que l'autorité reposait d'abord sur la raison. Quand le petit prince demanda à voir un coucher de soleil, le roi promit de l'exiger, mais seulement quand les conditions seraient favorables, vers sept heures quarante du soir.
La deuxième planète était habitée par un vaniteux qui désirait être admiré. Il soulevait son chapeau pour saluer, mais uniquement quand on l'applaudissait. Le petit prince trouva ce jeu amusant au début, mais s'en lassa rapidement.
Sur la troisième planète vivait un buveur qui buvait pour oublier qu'il avait honte de boire, enfermé dans un cercle vicieux qui attrista le petit prince.
La quatrième planète appartenait à un businessman occupé à compter les étoiles, prétendant les posséder pour devenir riche. Le petit prince fut perplexe devant cette logique, car posséder les étoiles ne semblait servir à rien de concret.
Sur la cinquième planète, le petit prince rencontra un allumeur de réverbères fidèle à sa consigne d'allumer et d'éteindre son lampadaire. Autrefois, cette tâche était raisonnable, mais comme la planète tournait de plus en plus vite, il devait maintenant allumer et éteindre son réverbère chaque minute, sans repos. Le petit prince admira son sens du devoir.
La sixième planète était habitée par un géographe qui écrivait d'énormes livres, mais ne quittait jamais son bureau. Il dépendait des explorateurs pour ses informations. Quand le petit prince lui parla de sa fleur, le géographe expliqua qu'il ne notait pas les fleurs car elles étaient éphémères. Cette révélation inquiéta le petit prince, qui réalisa la fragilité de sa rose. Le géographe lui conseilla de visiter la planète Terre.
L'arrivée sur Terre
La septième planète fut donc la Terre, bien plus vaste que les précédentes. Le petit prince y atterrit dans le désert du Sahara, surpris de ne voir personne. Il rencontra d'abord un serpent qui lui parla par énigmes, suggérant qu'il pouvait le renvoyer vers sa planète d'un seul coup de venin.
Continuant son exploration, il gravit une montagne, espérant apercevoir toute la planète et ses habitants, mais ne trouva que l'écho de sa propre voix. Il rencontra ensuite une petite fleur qui lui apprit que les hommes étaient rares et sans racines, emportés par le vent.
Sa plus grande surprise fut de découvrir un jardin rempli de roses, toutes semblables à sa fleur. Il fut profondément déçu, car sa rose lui avait affirmé être unique au monde. Se sentant trompé et humilié, il pleura, réalisant que sa rose n'était qu'une rose ordinaire parmi tant d'autres.
La leçon du renard
C'est alors qu'apparut un renard. Le petit prince lui demanda de jouer avec lui, mais le renard répondit qu'il n'était pas apprivoisé. Intrigué, le petit prince voulut comprendre ce que signifiait « apprivoiser ». Le renard lui expliqua qu'il s'agissait de créer des liens, de devenir unique l'un pour l'autre.
"Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis."
Le petit prince apprivoisa le renard, apprenant l'importance des rites et de la patience. Avant de se séparer, le renard lui offrit son secret : « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » Il lui fit comprendre que sa rose était devenue unique parce qu'il l'avait apprivoisée, parce qu'il avait pris soin d'elle.
"Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose... Je suis responsable de ma rose..."
Observations sur les humains
Le petit prince poursuivit son exploration de la Terre et rencontra un aiguilleur qui triait les voyageurs par paquets de mille. Il observa que les gens étaient toujours pressés, sans jamais être satisfaits de l'endroit où ils se trouvaient. Seuls les enfants savaient ce qu'ils cherchaient vraiment.
Il rencontra également un marchand de pilules qui supprimaient la soif, permettant d'économiser cinquante-trois minutes par semaine. Le petit prince trouva cette invention absurde, préférant utiliser ce temps pour marcher tranquillement vers une fontaine.
Le puits dans le désert
Huit jours après son accident dans le désert, l'aviateur avait épuisé sa provision d'eau. Le petit prince lui suggéra de chercher un puits. Bien que l'idée semblât absurde, ils marchèrent ensemble dans le désert. Le petit prince expliqua que le désert était beau parce qu'il cachait un puits quelque part.
"Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part... Ce que je vois là n'est qu'une écorce. Le plus important est invisible..."
Au lever du jour, ils découvrirent un puits. L'eau qu'ils y puisèrent était douce comme une fête, un cadeau né de leur marche sous les étoiles. Le petit prince fit remarquer que les hommes cultivaient cinq mille roses dans un même jardin sans y trouver ce qu'ils cherchaient, alors que ce qu'ils cherchaient pouvait se trouver dans une seule rose ou un peu d'eau.
C'est alors que le petit prince demanda à l'aviateur de lui dessiner une muselière pour son mouton, afin de protéger sa rose. Il révéla aussi que le lendemain serait l'anniversaire de sa chute sur Terre, et qu'il était retourné près de cet endroit intentionnellement.
Le départ du petit prince
Le lendemain soir, l'aviateur trouva le petit prince assis sur un mur en ruine, parlant avec quelqu'un d'invisible. En s'approchant, il découvrit avec horreur un serpent jaune mortel. Le petit prince expliqua qu'il devait rentrer chez lui et que le serpent l'aiderait. Son corps était trop lourd pour le voyage, et il devait l'abandonner comme une vieille écorce.
L'aviateur comprit avec chagrin que le petit prince allait mourir. Le petit prince le consola en lui disant que les étoiles auraient désormais une signification spéciale pour lui : « Tu auras des étoiles qui savent rire. » Il lui expliqua que lorsqu'il regarderait le ciel la nuit, ce serait comme si toutes les étoiles riaient, puisque le petit prince habiterait dans l'une d'elles.
Cette nuit-là, le petit prince s'éloigna discrètement. L'aviateur le rattrapa, mais ne put le dissuader. Le petit prince fit un pas seul, puis fut mordu par le serpent. Il tomba doucement, sans bruit, sur le sable.
Six ans plus tard, l'aviateur racontait cette histoire pour la première fois. Il n'avait jamais retrouvé le corps du petit prince et était convaincu qu'il était retourné sur sa planète. Il se demandait souvent si le mouton avait mangé la rose, transformant les étoiles tantôt en grelots de rire, tantôt en larmes. Il concluait en invitant le lecteur à lui écrire si jamais il rencontrait ce petit garçon aux cheveux d'or qui ne répondait pas aux questions.