Une vie (Maupassant)

De Wikisum
Aller à :navigation, rechercher
Avertissement : Ce résumé a été généré par une IA, il peut donc contenir des erreurs.
👩
Une vie
1883
Résumé du roman
L'original se lit en 441 minutes
Micro-résumé
Une jeune héritière épousa un noble qui se révéla cruel et infidèle. Après sa mort violente, elle fut ruinée par son fils unique. Seule et démunie, elle retrouva l'espoir grâce à sa petite-fille.

Résumé très court

Normandie, 1819. Jeanne Le Perthuis des Vauds, âgée de dix-sept ans, quitta le couvent où elle avait passé douze années. Pleine d'espoirs et de rêves, elle rejoignit avec ses parents leur château des Peuples, près d'Yport. La jeune fille, élevée dans l'innocence et la pureté, découvrit avec émerveillement la liberté, la nature et la mer.

Le curé du village présenta à la famille le vicomte Julien de Lamare, un jeune noble ruiné mais séduisant. Jeanne et Julien tombèrent amoureux et se marièrent rapidement. La nuit de noces fut un choc brutal pour Jeanne, qui découvrit avec horreur et dégoût la réalité physique du mariage. Après un voyage de noces en Corse où elle connut brièvement le bonheur, le couple s'installa aux Peuples.

Julien révéla sa vraie nature : avare, égoïste et infidèle. Un soir d'hiver, Jeanne, malade et cherchant son mari, monta à sa chambre.

À la lueur du feu agonisant, elle aperçut, à côté de la tête de son mari, la tête de Rosalie sur l'oreiller. Au cri qu'elle poussa, ils se dressèrent tous les deux.

Cette découverte manqua de tuer Jeanne. Elle apprit que Julien entretenait cette liaison avec sa servante depuis son arrivée au château et que l'enfant de Rosalie était de lui. Enceinte elle-même, Jeanne pardonna pour sauver les apparences. Son fils Paul naquit et devint sa seule raison de vivre. Julien entama alors une liaison avec la comtesse de Fourville. Le comte, découvrant l'adultère, poussa la cabane où se trouvaient les amants dans un ravin, les tuant tous deux.

Veuve, Jeanne se consacra entièrement à Paul, le gâtant excessivement. Devenu adulte, il accumula les dettes et s'enfuit avec une maîtresse, ruinant sa mère. Après la mort de ses parents et de tante Lison, Jeanne dut vendre les Peuples. Rosalie, devenue veuve, revint la sauver de la misère. Paul, marié et veuf, envoya sa fille nouveau-née à sa mère. Tenant l'enfant dans ses bras, Jeanne retrouva une raison de vivre.

Résumé détaillé par chapitres

Les titres des chapitres sont éditoriaux.

Chapitre 1. Du couvent aux Peuples : les premiers rêves de Jeanne

En mai 1819, Jeanne sortit du couvent après douze années d'enfermement. Elle était impatiente de commencer sa nouvelle vie, pleine d'espoirs et de rêves d'amour.

👩🏼
Jeanne Le Perthuis des Vauds — jeune femme d'environ 17 ans, protagoniste, blonde aux yeux bleus avec un grain de beauté, rêveuse et sentimentale, évolue de l'innocence à la désillusion.

L'amour ! Il l'emplissait depuis deux années de l'anxiété croissante de son approche. Maintenant elle était libre d'aimer ; elle n'avait plus qu'à le rencontrer, lui !

Son père, le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds, l'avait élevée dans l'innocence, voulant lui révéler lui-même les beautés de la nature et de la vie. Malgré la pluie qui menaçait de retarder leur départ pour la propriété familiale des Peuples en Normandie, Jeanne insista pour partir. Sa mère, la baronne Adélaïde, souffrait d'une hypertrophie du cœur mais accepta le voyage. Ils partirent sous une pluie battante avec Rosalie, la femme de chambre et sœur de lait de Jeanne.

Chapitre 2. La vie libre aux Peuples et larrivée du vicomte

Jeanne découvrit une vie libre et charmante aux Peuples. Elle passait ses journées à lire, rêver et vagabonder dans la campagne. Elle développa une passion pour la natation, nageant loin du rivage sans conscience du danger. Le curé du village, l'abbé Picot, leur rendit visite et leur présenta un nouveau paroissien : M. le vicomte de Lamare, un jeune homme qui s'était installé modestement dans une ferme après avoir payé les dettes de son père.

Chapitre 3. Rencontre avec Julien et bénédiction de la barque

Le vicomte Julien de Lamare commença à fréquenter régulièrement la famille. Il était charmant, cultivé, et ses regards fréquents vers Jeanne suggéraient une attirance mutuelle.

🤵🏻
Vicomte Julien de Lamare — jeune homme élégant aux cheveux bruns bouclés, mari de Jeanne, charmant au début puis avare, infidèle et brutal.

Une excursion en bateau à Étretat fut organisée. Pendant la traversée, Jeanne et Julien étaient assis côte à côte, ressentant une connexion grandissante. Ils se promenèrent seuls et partagèrent des confidences sur leurs goûts et leur dégoût du monde. Au retour, dans l'obscurité phosphorescente, le doigt de Julien toucha la main de Jeanne, provoquant chez elle une sensation de surprise et de bonheur. Plus tard, lors de la bénédiction d'une barque nommée "JEANNE", dont elle était la marraine et lui le parrain, Julien lui murmura : "Oh ! Jeanne, si vous vouliez, ce seraient nos fiançailles." Dans un bosquet, il lui demanda : "Dites, voulez-vous être ma femme ?" et Jeanne accepta en baissant la tête.

Chapitre 4. Fiançailles, mariage et nuit de noces

Le baron annonça à Jeanne que Julien avait demandé sa main. Les parents acceptèrent ce mariage malgré la fortune plus importante de Jeanne. Le mariage fut fixé six semaines plus tard, le 15 août. Seule tante Lison, la sœur effacée de la baronne, fut invitée.

👵🏻
Tante Lison — sœur de la baronne, femme effacée et timide d'environ 68 ans, considérée comme insignifiante, révèle une profonde solitude et manque d'affection.

La cérémonie fut simple. Le soir, le baron tenta d'expliquer à Jeanne qu'elle appartenait entièrement à son mari, sans entrer dans les détails des "mystères de l'existence". Julien entra dans la chambre de Jeanne et lui demanda une place à ses côtés. Malgré sa résistance instinctive, elle céda. Il la posséda violemment, lui causant une souffrance aiguë, et elle perdit connaissance. À son réveil, elle réalisa avec désillusion que c'était cela "être sa femme".

Elle ne le pouvait croire, se sentant indignée, plus outragée par ce sommeil que par sa brutalité, traitée comme la première venue. Pouvait-il dormir une nuit pareille ?

Chapitre 5. Voyage de noces en Corse et première passion

Quatre jours plus tard, Jeanne et Julien partirent pour leur voyage de noces en Corse via Marseille. Jeanne s'était habituée à la présence de Julien, bien que sa répugnance pour leurs rapports intimes persistât. En Corse, ils découvrirent des paysages grandioses et sauvages. Dans le val d'Ota, lors d'un jeu de séduction près d'une source, Jeanne murmura "Julien... je t'aime !" et ressentit pour la première fois un désir ardent. Cette nuit-là fut leur "première nuit d'amour". Le reste du voyage devint un "songe", une "griserie de caresses" pour Jeanne. À Bastia, Julien demanda à Jeanne de lui confier les deux mille francs de sa mère, et elle lui donna la bourse. De retour à Paris, quand elle voulut acheter un pistolet promis, Julien ne lui donna que cent francs, affirmant qu'ils avaient la même bourse.

Chapitre 6. Retour aux Peuples et désillusion du mariage

De retour aux Peuples en automne, Jeanne ressentit un vide et une mélancolie profonde. La campagne lui apparaissait triste et désolée avec ses feuilles mortes. Elle réalisa qu'elle n'avait plus rien à attendre, ses rêves d'amour s'étant accomplis brusquement.

Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l'inconnu.

Julien était devenu distant, négligé, et ne s'occupait plus d'elle. Il avait pris en main la gestion de la fortune, harcelant les paysans et réduisant les dépenses avec une avarice féroce. Il avait perdu son élégance de fiancé et buvait du cognac. Lors d'une visite chez les voisins Briseville, Julien frappa violemment le jeune domestique Marius, provoquant la colère du baron qui le menaça. Après le départ des parents de Jeanne en janvier, elle et Julien restèrent seuls.

Chapitre 7. La trahison de Julien avec Rosalie

La routine s'installa aux Peuples. Julien jouait au bésigue et consommait du cognac, tandis que Jeanne brodait près de la fenêtre. Rosalie, autrefois joyeuse, était devenue négligée et semblait souffrir d'un mal-être.

👩🏽
Rosalie — sœur de lait et femme de chambre de Jeanne, forte fille normande d'environ 18 ans, traitée comme une seconde fille, devient mère de l'enfant de Julien.

Un matin d'hiver, Jeanne découvrit Rosalie en plein accouchement. Julien, furieux, voulait renvoyer cette "fille mère", mais Jeanne refusa catégoriquement. L'enfant fut mis en nourrice. Plus tard, lors d'une nuit où Jeanne se sentait mal, elle descendit chercher Rosalie et la découvrit dormant dans le lit de Julien. Sous le choc, elle s'enfuit dans la nuit, courant vers la falaise, songeant à la mort, mais la pensée de sa mère la retint. Elle fut ramenée évanouie et tomba gravement malade. Quand elle révéla la vérité à ses parents, Julien nia avec véhémence, prétendant qu'elle délirait. Finalement, confrontée par le curé, Rosalie avoua tout : Julien était venu la trouver dès le premier soir de son arrivée dans la maison, et l'enfant était de lui.

Elle aussi l'avait trouvé gentil ; et c'est uniquement pour cela qu'elle s'était donnée... Elle était tombée dans ce mariage, dans ce trou sans bords pour remonter.

Il fut convenu que Rosalie recevrait la ferme de Barville, d'une valeur de vingt mille francs, et que le curé lui trouverait un mari. Le bien serait placé au nom de l'enfant.

Chapitre 8. Naissance de Paul et mariage de Rosalie

Jeanne, enceinte et souffrante, ne ressentait aucune joie à l'idée de devenir mère. En juillet, elle accoucha prématurément d'un fils, Paul, après de terribles souffrances. Malgré sa laideur de prématuré, l'enfant apporta à Jeanne une joie immense.

👦🏼
Paul (Poulet) — fils de Jeanne et Julien, né prématurément, devient l'idole de sa mère, grandit pour devenir un jeune homme blond irresponsable et endetté.

Ce fut en elle une traversée de joie, un élan vers un bonheur nouveau, qui venait d'éclore. Elle se trouvait, en une seconde, délivrée, apaisée, heureuse comme elle ne l'avait jamais été.

Jeanne devint une mère fanatique, obsédée par son enfant. Rosalie épousa Désiré Lecoq, qui accepta la dot de vingt mille francs malgré les protestations de Julien.

Chapitre 9. Vie mondaine, liaison de Julien et mort de la baronne

Jeanne et Julien rendirent visite aux Fourville au château de la Vrillette. La comtesse Gilberte de Fourville était une femme pâle et jolie, tandis que son mari, le comte, était un géant maladroit mais vrai noble. Julien et Gilberte développèrent rapidement une complicité évidente.

💃🏻
Comtesse Gilberte de Fourville — jeune femme pâle et jolie avec une figure douloureuse et des yeux exaltés, épouse du comte, devient la maîtresse de Julien.
🧔🏻‍♂️
Comte de Fourville — géant aux grandes moustaches rousses, époux de Gilberte, chasseur enragé mais vrai noble, éperdument amoureux de sa femme, finit par tuer les amants.

Au printemps, lors de promenades à cheval, Jeanne découvrit par hasard les chevaux de Gilberte et Julien attachés près d'un bois, ainsi que leurs gants et cravaches abandonnés. Elle comprit leur liaison et décida de feindre l'ignorance. Pendant ce temps, la santé de la baronne se dégradait. Un jour, Jeanne la trouva étendue, sans vie. Seule pour veiller le corps de sa mère, Jeanne découvrit dans ses vieilles lettres des preuves d'une liaison passée avec Paul d'Ennemare, un ami de son père. Horrifiée par ce secret, elle brûla toutes les lettres dans la cheminée.

Chapitre 10. Secrets de famille et mort tragique de Julien

Après la mort de sa mère, Jeanne sombra dans une profonde tristesse. Son père repartit, et elle se retrouva seule avec Julien, qui continuait sa liaison avec Gilberte. L'abbé Tolbiac, le nouveau curé austère et intolérant qui avait remplacé l'abbé Picot, révéla explicitement à Jeanne l'adultère de son mari. Jeanne, résignée et impuissante, refusa de dénoncer les amants. Un jour, le comte de Fourville arriva au château, débraillé et distraught, cherchant sa femme. Comprenant que le mari de Jeanne était également impliqué, il s'enfuit vers la mer. Jeanne le suivit, terrifiée qu'il ne découvre les amants. Dans une tempête, le comte trouva la cabane de berger où se cachaient Julien et Gilberte, coupa les brides de leurs chevaux, puis, dans un accès de rage, poussa la cabane avec les amants à l'intérieur dans un ravin escarpé. La cabane s'écrasa, tuant les deux occupants. Jeanne, témoin de la tragédie, s'effondra et donna naissance à une fille mort-née.

Chapitre 11. Éducation de Paul et sa fuite vers Londres

Après la mort de Julien, Jeanne resta trois mois alitée, puis se consacra entièrement à Paul, qui devint l'idole de toute la famille. Le baron et tante Lison se disputaient son affection. Paul grandit en despote, gâté par tous. À quinze ans, il était grand mais restait enfant d'esprit, ignorant et niais, étouffé par l'affection excessive. Malgré les réticences de Jeanne, le baron insista pour l'envoyer au collège du Havre. Paul redoubla plusieurs classes et atteignit vingt ans en rhétorique. Il commença à s'éloigner de sa famille, ne venant plus que rarement. Un jour, un usurier allemand se présenta, réclamant quinze cents francs pour une dette de jeu de Paul. Ils découvrirent que Paul n'était pas venu au collège depuis un mois et le retrouvèrent chez une fille entretenue. Il avait quinze mille francs de dettes. Malgré les efforts de la famille pour le reconquérir, Paul s'enfuit en barque vers le Havre et disparut avec sa maîtresse. Il écrivit de Londres, demandant de l'argent. La famille lui envoya cent vingt mille francs d'héritage, puis quatre-vingt-cinq mille francs supplémentaires pour une spéculation ratée. Le baron hypothéqua ses biens et mourut d'une attaque d'apoplexie. Tante Lison mourut de bronchite. Jeanne se retrouva seule et ruinée quand Rosalie revint s'occuper d'elle.

Chapitre 12. Vente des Peuples et déménagement à Batteville

Rosalie prit le contrôle absolu du château et de Jeanne. Elle exposa la situation financière catastrophique et exigea la vente des Peuples. Malgré l'horreur de Jeanne à cette idée, Rosalie insista, expliquant ses calculs pour assurer leur survie. Jeanne signa le contrat de vente et acheta une petite maison bourgeoise près de Goderville. Le déménagement fut un déchirement pour Jeanne, qui fit des adieux désespérés à tous les lieux de sa vie. Le jour du départ, sous une pluie glacée, elle s'évanouit et fut portée dans la carriole par Rosalie et son fils Denis.

Chapitre 13. Nouvelle vie à Batteville et recherches vaines à Paris

À Batteville, Jeanne ne s'habitua pas à sa nouvelle vie, se sentant plus seule et abandonnée. Ce qui lui manquait était la mer, sa voisine de toujours aux Peuples. Paul lui écrivit, demandant l'autorisation d'épouser sa compagne et suggérant qu'ils pourraient tous vivre ensemble. Jeanne, révoltée, décida d'aller le trouver à Paris. Elle le chercha vainement, découvrant qu'il était parti sans laisser d'adresse. Des créanciers se présentèrent, et elle dépensa tout son argent. Rosalie lui envoya deux cents francs pour rentrer, et Jeanne repartit pour Batteville, déçue et épuisée.

Chapitre 14. Vieillesse solitaire et arrivée de la petite-fille

Jeanne sombra dans une profonde mélancolie, passant ses journées immobile, hantée par ses souvenirs. Elle développa les manies des solitaires et devint fataliste.

Elle se croyait si directement poursuivie par une malchance obstinée qu'elle devenait fataliste comme un Oriental ; et l'habitude de voir s'évanouir ses rêves faisait qu'elle n'osait plus rien entreprendre.

Après une visite nostalgique aux Peuples, Jeanne reçut une lettre de Paul lui annonçant que sa femme était mourante après avoir accouché d'une petite fille et lui demandant de s'en charger. Jeanne ressentit une joie perfide à l'idée de la mort de la maîtresse de son fils.

Une joie profonde et inavouable inondait son cœur, une joie perfide qu'elle voulait cacher à tout prix... la maîtresse de son fils allait mourir.

Rosalie partit pour Paris et revint avec la petite fille. La femme était morte, Paul et elle s'étaient mariés avant sa mort. Jeanne reçut l'enfant, la fille de son fils, et ressentit une chaleur douce provenant du petit être qui dormait sur ses genoux. Rosalie lui dit alors ces mots de sagesse :

La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.